Retour sur la Commune (Paris, 1871)

Il y a 140 ans, Paris et quelques villes de France décrétaient la "Commune"…
Aujourd’hui, les conférences, expositions, débats, etc. seront nombreux. Pour notre part, nous avons choisi de voir la Commune sous l’angle cinématographique, sous l’angle complexe de la franc-maçonnerie de l’époque et enfin sous l’angle essentiel de la pratique libertaire du pouvoir.

Pour le centenaire de la Commune en 1971, Cécile Clairval-Milhaud avait tourné un documentaire destiné à la télévision. A l’aide d’archives et de témoignages lus par des comédiens, elle y rendait hommage à cet élan de liberté réprimé dans le sang au printemps 1871.
Les évènements et les personnages, mis en scène à partir des photographies, gravures et caricatures, sont décrits comme par un témoin de l’époque. Les discours et les interventions des principaux protagonistes, interprétés par de nombreux comédiens, restituent la vérité et l’authenticité des prises de position. Poèmes et chansons évoquent l’atmosphère et les sentiments de cette période.
C’est ce film, soigné et pédagogique, qui nous est à présent proposé (durée 1h16).

Si la France est une république laïque, elle le doit bien à la franc-maçonnerie de la 3ème république. Mais quel a été le rôle des francs-maçons pendant "L’Année terrible", entre le 1er Septembre 1870, déroute de Sedan, et le 28 Mai 1871, fin de la Commune ?
Francs-maçons, Versaillais et Communards, quelles convictions, quelles faiblesses, quels rapports, quels apports ? Et quelles leçons pour les futurs frères ?

Gérard Gabella est franc-maçon et passionné d’histoire.

Du 18 mars au 27 mai 1871, des bourgeois, des ouvriers et des artisans élus du peuple vont tenter, sous les canons ennemis et contre le gouvernement de Thiers, de poursuivre le combat contre l'occupant prussien tout en mettant en place le premier gouvernement populaire et libertaire. Les lois sociales réglementant le travail de nuit, l'égalité salariale des femmes, la liberté absolue de conscience par la 2e Séparation de l'Eglise et de l'Etat, les structures de décisions collectives fonctionnent pendant toute la durée de La Commune de Paris.
Seuls, la Semaine sanglante et le massacre de 30.000 parisiens auront raison de l'idéal libertaire des "communalistes".
Karl Marx tirera les enseignements du gouvernement populaire avorté; la IIIe République héritera de l'œuvre entamée.

Jean-François Decraene est historien en histoire sociale. Il est également guide-conférencier et rédacteur de chroniques historiques. (www.histoirepopulaire.com)