Les dimanches au musée - 2e trimestre 2013

Durant deux siècles, les affiches politiques ont incarné la force de frappe de la communication politique, notamment lors des périodes électorales.
On a coutume de citer "La force tranquille", ou de montrer la tronche de Lecanuet qui a fait rire des générations avant de sombrer dans les limbes de l’histoire. Plus généralement, l’affaire Dreyfus, la propagande de guerre, les grands débats sociétaux, Mai 68 ou encore le Larzac ont produit une somme d’images qui demeurent aujourd’hui une empreinte majeure de notre société.
C’est ce catalogue bigarré que l’on se propose de feuilleter, en rappelant que certaines de ces affiches ont pu déclencher la polémique ou affronter les foudres de la censure.
... Et surtout, l’occasion de revoir, une fois avant de mourir, la tronche de Lecanuet !

« Le patriotisme n’était à ses yeux qu’un résidu sentimental de l’Histoire. Avant la défaite, son père lui avait souvent expliqué que les patries ne méritaient d’être considérées qu’à titre de réalités provisoires et avec la plus grande méfiance, car elles constituaient l’idéal milieu sanguin, plasmatique, irriguant et nourricier où prospéraient, croissaient, cancéraient les bourgeoisies parasitaires dont la française n’était pas la moins vorace ».

Marcel Aymé, ce faux gentil, a distillé un exquis venin camouflé de barbapapa et vitriolé la médiocratie tricolorisée mieux que quiconque.
Malgré de coupables amitiés à l’extrême-droite (Brasillach, Céline), nous verrons quelle entreprise de démolition du conformisme se cache derrière le gentil auteur de contes et de comptines, nihiliste authentique et dégoûté de la gueule des autres…