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La servitude volontaire

 
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Quelques réflexions autour du débat - aussi vieux que la politique - de la servitude volontaire, ou pourquoi accepte-t-on d'être soumis, même sans contrainte et contre son intérêt, à une autorité, quelle qu'elle soit ?
Dans ce cycle, 3 points de vue : celui d'un sociologue sur le monde du travail, celui d'un psychologue sur le monde clinique, et celui de 2 "jeunes" philosophes à 4 siècles de distance.

le 4-pages du cycle

Organisateurs
John POULAILLE et Pierre MURATET

La nouvelle gestion des ressources humaines constitue une stratégie délibérée pour conduire les salariés à internaliser les contraintes de rentabilité, à les faire leur, processus d’acculturation qui entend effacer l’affrontement de classe en créant l’illusion d’une collusion fondamentale d’intérêt entre le travail et le capital.
Loin du rapport de domination brute à l’ancienne, le nouveau capitalisme met en place une domination plus subtile qui place un contremaître, non plus dans le dos du travailleur, mais dans sa tête. On passe du servage à la servitude volontaire chère à M. de La Boétie

Jean-Pierre Durand est professeur de sociologie, directeur du centre de recherche Pierre Naville, et auteur de La chaîne invisible. Travailler aujourd'hui : flux tendu et servitude volontaire (2004).

La chaîne invisible :
Travail et servitude volontaire

avec Jean-Pierre DURAND

Jeudi 4 Mars
19h00

S'appuyant sur une pratique d’interventions cliniques conduites dans différents sites institutionnels - psychiatriques, médico-sociaux et sociaux - cette séance se donne pour objet de mieux comprendre les souffrances psychiques mobilisées dans les équipes institutionnelles confrontées aux transformations contemporaines de leur métacadre.
Ces transformations, issues des mutations culturelles hypermodernes, procèdent de la mise en œuvre de dispositifs d’emprise qui visent à produire des institutions entièrement transparentes. Ce mouvement profond advient comme une idéologie sans butée qui élargit continûment son empire et renvoie à la chute d’un projet collectif et d’une déshérence du politique. Cette poussée à la standardisation s’associe, dans de nombreuses institutions, à une perte engendrée par le départ d’une génération de fondateurs. Il en résulte un télescopage traumatique qui affecte insensiblement les organisateurs psychiques et les conteneurs symboliques des institutions spécialisées.
La conférence tentera de dégager les conditions dans lesquelles les dispositifs cliniques groupaux permettent de soutenir une élaboration collective des bouleversements mobilisés par la rencontre de ces pertes et des mutations du métacadre institutionnel.

Jean-Pierre Pinel est maître de conférence à l'Université Paris XIII, psychologue clinicien et auteur de plusieurs travaux sur l'analyse de groupes et d'institutions.

L’emprise de la transparence dans les institutions spécialisées

avec Jean-Pierre PINEL

Jeudi 11 Mars
19h00

La question énoncée par Spinoza: « Pourquoi les hommes luttent-ils pour leur asservissement comme si c'était pour leur salut ?» trouve des élément de réponse chez La Boétie comme chez Simone Weil.
Dans cette premièe séance, présentation du fameux ouvrage "Discours de la servitude volontaire", d'Etienne de La Boétie (1530-1563), grand ami de Montaigne.

Françoise Valon est professeur de philosophie. Elle anime des cafés philos et autres rencontres ouvertes pour exposer et débattre autour des penseurs de tous temps.

Les chaînes de l'esclavage :
Un délice collectif

avec Françoise VALON

Jeudi 18 Mars
19h00

Oui, le gramme de l'oppresseur pèse plus lourd que le kilo de l'opprimé. C'est la conclusion que tirait Simone Weil de ses analyses au moment de la guerre d'Espagne dans ses "Méditations sur l'obéissance et la liberté"
« La soumission du plus grand nombre au plus petit, ce fait fondamental de presque toute organisation sociale... La nécessité impitoyable qui a maintenu et maintient sur les genoux les masses d'esclaves, les masses de pauvres, les masses de subordonnés n'a rien de spirituel elle est analogue à tout ce qu'il y a de brutal dans la nature. Et pourtant elle s'exerce apparemment en vertu de lois contraires à celles de la nature. Comme si, dans la balance sociale, le gramme l'emportait sur le kilo... »

Le gramme de l'oppresseur et le kilo de l'opprimé

avec Françoise VALON

Jeudi 25 Mars
19h00